2018, une année très chaude pour les arbres
Depuis plusieurs années, les bons gestionnaires de forêts prennent en compte le risque climatique, et cette année 2018 leur donne raison : les sols dans de nombreuses régions de France manquent cruellement d’eau. Premier épisode de notre série sur le risque climatique : comment s’adaptent les arbres ?
À Paris, entre le 1er et le 30 septembre 2018, il est tombé 10 millimètres d’eau. Soit un déficit de 80% par rapport aux mois de septembre depuis l’après-Guerre ! A chaque espèce sa stratégie pour faire face au manque de précipitations cette année.
Certains arbres vont diminuer leur évapotranspiration en refermant leurs stomates (sorte de pores qui se situent à la surface de la feuille). Ils ralentissent ainsi leurs échanges gazeux avec l’atmosphère. La photosynthèse est freinée, et la croissance est moindre. D’autres espèces comme le tilleul ou le merisier vont s’assécher prématurément. Ils réduisent la surface de leurs feuilles afin d’éviter les pertes en eau. A moyen terme, un arbre peut aussi concentrer sa croissance vers les racines afin de puiser davantage d’eau dans le sol profond. En contrepartie, le système aérien moins développé réduit sa transpiration par les feuilles. Enfin, à long et très long terme, les arbres vont s’adapter aux conditions climatiques nouvelles. Les plus vulnérables sont éliminés au profit des plus résistants.
Malheureusement ces stratégies ne sont pas sans conséquences. L’arbre qui se nourrit peu doit puiser dans ses réserves. Affaibli, il sera plus vulnérable aux attaques de maladies et d’insectes. Par ailleurs, si l’évapotranspiration est plus importante que les apports d’eau, des bulles d’air peuvent se former sur les vaisseaux des arbres bloquant la circulation de l’eau. Dans ces deux situations, l’arbre peut en mourir. Alors que font les bons gestionnaires qui ont anticipé les risques ?