Pourquoi la forêt résiste à la tempête

Si la forêt est à la fois un investissement-plaisir et un placement responsable, c'est aussi une valeur-refuge en cette période d'incertitudes maximales.

 

Les forêts françaises actuelles dans leur majorité étaient déjà là il y a un siècle, et existeront encore dans un siècle, que la crise du Covid-19 dure ou pas, que l'on entre en récession ou pas. Nos forêts ont essuyé des bombardements, des épidémies, des tempêtes... Et pourtant certains de leurs représentants peuvent se targuer d'avoir connu Napoléon, voire Louis XIV. Les sociétés humaines ont toujours eu besoin et auront toujours besoin des services économiques fournis par les arbres : du bois pour la construction de leurs habitats, du bois-énergie, et des produits alimentaires et médicinaux (fruits, plantes et champignons, gibier, miel...).

Bois d'oeuvre prêt à embarquer

Aujourd'hui, on fait aussi du papier, des emballages, des jeux, de l'énergie pour les usines, des oeuvres d'art, des matériaux composites, de la chimie verte, des aliments santé... La liste est longue. Savez-vous qu'il existe même un extrait de châtaignier utilisé comme complément alimentaire naturel en santé animale ? Cette diversité de produits n'a finalement rien d'étonnant au vu de la multitude d'essences d'arbres et de territoires dans un petit pays comme la France.

 

Valorisation et autres douceurs de la forêt

Cadre de vie, sportifs, loisirs : quelques usages de la forêt

Pour le propriétaire forestier, à ces débouchés assurés s'ajoutent quelques gros plus. La forêt connaît, comme les terres agricoles, une revalorisation annuelle sans à-coup depuis plus de 20 ans. C'est un bien réel que les financiers appellent "tangible", autrement dit l'opposé du bitcoin... Les belles ou grandes forêts sont recherchées et rares à la vente. Ainsi, en 2019, seuls 70 acheteurs ont pu acheter une forêt en France de plus de 100 ha. Par ailleurs la fiscalité avantageuse arrondit les performances de la forêt en tant que placement financier. Le législateur a considéré en effet que les cycles de ce bien naturel étant longs, il fallait inciter les Français à rester propriétaire, à le devenir, ou à le transmettre à la génération suivante. Cette fiscalité adaptée date de l'Après-guerre, et a plutôt tendance à se renforcer au fil des décennies. Enfin, les arbres rendent des services écologiques indispensables qui commencent à être non seulement reconnus mais aussi rémunérés ou aidés : compensation carbone, poumons verts des villes, usages récréatifs, réserves de biodiversité...

 

Il y a forêt et forêt

L'offre de forêts est très limitée, mais se précipiter sur n'importe quelle parcelle à vendre ne serait pas une bonne idée. Entre une monoculture de pins en zone sèche éloignée des infrastructures, et une forêt de feuillus diversifiés en terroir favorable proche d'un centre urbain, il y a un monde. La valeur de la forêt en tant que patrimoine se décompose ainsi : les qualités du sol, des arbres, et de la situation géographique d'un côté ; le mode de gestion passé et prévu à l'avenir de l'autre côté. Pour renforcer la résilience de la forêt, le mode de gestion est crucial. La sylviculture naturelle - pas de coupe rase, biodiversité, préservation du sol, gestion irrégulière - diminue considérablement les impacts du changement climatique, d'une tempête ou d'une maladie. Et donc le risque d'abîmer la valeur patrimoniale d'une forêt.    

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